ARS - Message du Directeur général de l'ARS aux établissements de santé de la région : reprogrammation

Uriopss Pays de la Loire

"Mesdames, Messieurs,
Professeurs, Docteurs,
 
Le 10 novembre dernier, face à l’évolution inquiétante de l’épidémie de la COVID-19 constatée dans notre région et ce malgré la mise en place de nombreuses mesures pour freiner sa propagation, je vous invitais à mettre en œuvre, sans délai, une déprogrammation des activités chirurgicales et médicales, dans une proportion adaptée aux besoins de chaque territoire et d’au moins 20% de l’activité habituelle, afin de pouvoir répondre aux besoins d’armement des lits de réanimation ou d’hospitalisation conventionnelle.
 
Votre forte mobilisation a permis d’armer 34 lits supplémentaires de réanimation depuis cette date du 10 novembre, avec une collaboration public/privé encore renforcée dans plusieurs territoires.
 
Notre offre de soins a ainsi été portée à 319 lits de réanimation au 24/11/2020, soit une évolution de 76% des lits installés par rapport aux 181 lits autorisés avant la pandémie.
 
Je tiens une nouvelle fois à vous remercier pour cet engagement collectif, qui a permis de répondre aux besoins de prise en charge des ligériens, tout en contribuant à la solidarité nationale vis-à-vis des régions les plus durement touchées.
 
Cette dynamique s’est déployée depuis le 17 novembre 2020 dans le cadre d’une méthode de travail rénovée et partagée :
 
-          Un raisonnement sur le périmètre de l’hémi-région pour le pilotage des capacités de réanimation, juste équilibre entre un niveau régional trop vaste pour tenir compte des spécificités territoriales et un niveau établissement trop fin (notamment au regard des contraintes RH),
-          Une analyse de l'activité constatée permettant d’en déduire un capacitaire au plus près des besoins (ne pas « sous-armer » de manière imprudente, mais également ne pas « sur-armer » de manière inutile),
-          La création d’un « clapet de sécurité » fixé à 15% de lits de réanimation disponibles en hémi-région, aménageant une marge de prudence indispensable au regard des caractéristiques très fluctuantes de la pandémie.
Cette stratégie a responsabilisé pleinement les gouvernances médico-administratives des établissements concernés, créant les conditions d’une souplesse de fonctionnement et d’une territorialisation souhaitées à juste titre.
 
Comme depuis le début de la gestion de cette deuxième vague, il nous faut continuer de chercher le plus juste équilibre entre la prise en charge totalement sécure des patients COVID (en particulier en réanimation) et l’indispensable poursuite de la prise en charge des patients hors COVID. Les enjeux de santé publique et d’équité d’accès aux soins sont tout aussi importants pour chacun de ces deux sujets.
 
Au regard des données récentes de l’offre de soins, des taux d’incidence et de positivité, le pic de l’épidémie semble désormais atteint pour notre région.
 
Afin de sécuriser au mieux la prise de décision sur le sujet sensible de la reprogrammation des activités hors COVID, j’ai décidé de retenir trois critères cumulatifs :
-  Plus de 3 jours consécutifs de baisse du nombre de patients COVID en réanimation ;
-  Plus de 3 jours consécutifs d’augmentation du taux de disponibilité en lits de réanimation, et supérieur au clapet de sécurité de 15 % ;
-  Plus de 15 jours de tendance forte à la baisse des taux d’incidence et de positivité.

Ces trois critères sont à ce jour tous réunis.
 
En conséquence, je décide de lever la déprogrammation demandée et vous invite à enclencher une reprogrammation progressive des activités hors COVID que vous aviez dû réduire.
Les accords déjà existants entre public et privé, en particulier pour les activités chirurgicales, doivent être maintenus si vous le jugez utile.
 
Naturellement, la plus grande vigilance demeure indispensable dans cette gestion fine de nos capacités d’hospitalisation, en particulier pour nos lits de réanimation.
 
Notre réactivité doit pouvoir être très rapide, dans l’hypothèse où l’un des trois critères définis venaient à s’aggraver dans les jours et semaines à venir.
 
Nous devrons donc veiller, ensemble, à l’évolution des données chiffrées enregistrées sur ces trois critères et en tirer rapidement toutes les conséquences, en termes d’ajustement de nos capacités d’hospitalisation COVID et non COVID.
 
Je sais pouvoir compter sur votre totale implication en ce sens.
 
Bien à vous."
 
Jean-Jacques COIPLET
 Directeur général
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