Réédition du livre « Les Fossoyeurs » : Pour l’Uniopss, la perte d’autonomie nécessite un pilotage clair et des moyens

Uniopss

Quelques jours après la réédition du livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet, l’Uniopss a appelé les pouvoirs publics à agir enfin pour offrir une vraie réponse à l’enjeu de la perte d’autonomie.

À la suite de la réédition du livre Les Fossoyeurs, qui remet en lumière les dérives d’acteurs du secteur privé lucratif, l’Uniopss a publié, le 26 janvier, un communiqué de presse dans lequel elle  souligne une nouvelle fois que la recherche maximale de profits est incompatible avec l’accompagnement des personnes vulnérables, en particulier lorsqu’elles sont en perte d’autonomie.

Selon l’Uniopss, ces dérives sont aussi le résultat d’un manque systémique de moyens qui crée en conséquence des restes à charge insupportables pour les personnes et leurs familles. « La réponse des pouvoirs publics n’est pas à la hauteur des attentes créées par ce scandale. Alors que le CNR ‘Fabrique du bien vieillir en France’ n’a pas encore livré ses conclusions, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées a annoncé la création d’une plateforme internet permettant de signaler les maltraitances et livré un bilan des premières inspections-contrôles approfondies des établissements. Or, signaler et contrôler des acteurs sous-financés ne seraient réellement utiles qu’une fois que des moyens concrets aient été dégagés », affirme l’Uniopss.

L’Union attend donc que les autorités publiques prennent leurs responsabilités, notamment l’Etat, en allouant les moyens financiers nécessaires pour augmenter le ratio de professionnels par personne accueillie en Ehpad et en arrêtant, de manière préventive, toute nouvelle habilitation ou tout nouvel agrément des structures lucratives. L’Uniopss souhaite également que les départements assurent de manière effective la charge financière des aspects autres que sanitaires, à savoir l’accompagnement, l’animation, ainsi que l’aide sociale pour les personnes âgées aux revenus les plus faibles. Il est plus généralement demandé aux pouvoirs publics d’agir concrètement sur les restes à charge, facteurs d’inégalités criantes quant au respect des droits fondamentaux des personnes.

L’Uniopss s’engage à être force de propositions autour de 5 axes majeurs : renforcer la citoyenneté des personnes accompagnées, accentuer le pilotage territorial des politiques de l’autonomie, revoir le modèle de financement des structures, diversifier l’offre d’accompagnement en facilitant l’innovation, agir face à la pénurie des métiers, pour que l’année 2023 soit « enfin l’année des décisions ».