L’action sociale en Pays de la Loire en période de crise COVID-19

Uriopss Pays de la Loire

Édito

29 juin 2021 

Action sociale, un secteur en trompe l’œil : une augmentation globale du nombre d’emplois qui contraste avec la chute des effectifs dans les structures de l’aide à domicile

Les structures du secteur privé non lucratif de l’action sociale ont été des acteurs majeurs pour accompagner les personnes les plus fragiles pendant la crise (enfance, jeunesse, famille, personnes âgées, personnes en situation de handicap, personnes en situation de précarité) pour qui la crise a accru les problématiques : précarité alimentaire, isolement, rupture scolaire, souffrance psychologique, santé précaire.

La grande majorité des structures du secteur ont continué leurs activités pendant le confinement, de manière dégradée. Les missions des professionnel.les se sont centrées sur les fondamentaux de l’accompagnement qui est de prendre soin des personnes, de créer du lien, et de répondre aux besoins des personnes sur le plan de la santé, de l’éducation, de l’accès aux droits, de lien social pour lutter contre l’isolement… L’interdiction de se réunir a suspendu les pratiques collectives, ayant des conséquences néfastes sur l’isolement des personnes et a obligé à maintenir le lien différemment, poussant les professionnel.les et les organisations à plus d’innovation, de créativité et de coopération. Elle a accéléré l’usage du numérique, en a montré les avantages et les limites. Pour des raisons d’efficacité et de rapidité, elle a éloigné les personnes concernées des prises de décision, alors que la participation est un élément fondamental de l’évolution des politiques publiques dans l’action sociale.

Dans un contexte concurrentiel, de pénurie de main d’œuvre structurelle qui préexistait avant la crise (- 2 211 emplois en dix ans dans l’aide à domicile), celle-ci a accru les difficultés de recrutement des employeurs, entraînant des besoins de remplacement des professionnel.les pour garde d’enfants, cas contact ou COVID.

Les revalorisations salariales issues du Ségur de la Santé ont entraîné des inégalités de traitement entre les établissements, rendant moins attractifs ceux qui n’étaient pas concernés par la mesure. Et si, grâce à la mobilisation des unions et fédérations, de plus en plus de secteurs et de métiers dans l’ESS vont pouvoir bénéficier des revalorisations salariales, il reste des champs de l’action sociale qui ne sont pas encore couverts.

Ainsi, l’avenant 43 de la convention collective de branche de l’aide à domicile, qui prévoit une revalorisation des rémunérations du secteur, vient seulement d’obtenir un avis favorable pour l’agrément et un avis d’extension. Sous réserve de la publication des arrêtés ministériels, son application est envisagée au 1ier octobre 2021.

Face à cette situation inédite, complexe et très préoccupante, on a vu apparaître des comportements de solidarité, d’engagement et de sens des responsabilités des professionnel.les et aussi des citoyen.nes. Si la crise a révélé l’invisibilité des professionnel.les, elle a aussi montré le caractère essentiel de leur travail et de leur présence aux côtés des personnes vulnérables. Ces initiatives sont aussi venues démontrer toute la pertinence de travailler ensemble, et la nécessité d’appartenir à des réseaux, fédérations, unions, et organisations professionnelles.

Caroline Urbain, Présidente de l’URIOPSS Pays de la Loire
Gilles Cavé, Président de la CRESS des Pays de la Loire

Ce dossier a été réalisé avec l’URIOPSS (Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés Sanitaires et Sociaux) des Pays de la Loire ainsi qu’avec les adhérents de la CRESS participant au groupe de travail Impacts.

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